Tout le monde ou presque sait que la Joconde a été peinte par Léonard de Vinci. Artiste doué, il était aussi un homme de sciences avide de comprendre le monde qui l’entourait. Faisons plus ample connaissance de ce personnage aux multiples talents.
Deux œuvres de Léonard de Vinci : La Scapigliata (L’Echevelée, 27 x 21 cm, peinture sur bois, Galleria Nazionale di Parma) et dessin d'un crâne. (Images : Wikimedia Commons et OldakQuill/Wikimedia Commons, domaine public)
Une voie différente
Né dans une grande famille de notaires, Léonard voit le jour en avril 1452, dans la commune toscane de Vinci. Fils illégitime, il ne pourra jamais aller à l’université ou prétendre au métier dans lequel sa famille s’est illustrée. Dès son plus jeune âge, Léonard montre pourtant un talent pour l’observation et le dessin et est inscrit à l’adolescence par son père dans l’atelier de Verrocchio, un célèbre artiste florentin.
C’est ainsi que Léonard quitte Vinci pour Florence, une ville en pleine effervescence politique, architecturale, mais surtout artistique. En effet, la Renaissance est à son apogée ; cette période de renouveau artistique prend pour modèle l’art antique des Grecs et des Romains. Le nu artistique redevient à la mode, entraînant de nombreux artistes à se perfectionner dans l’anatomie des corps… dont Léonard de Vinci.
Un des plus grands peintres, il est un inventeur en avance sur son temps : intéressé par un panel de domaines, de la géométrie à la biologie, en passant par la géologie, tout est bon à connaître pour perfectionner son art. Il est toutefois connu pour sa lenteur et l’inachèvement de ses travaux, s’arrêtant souvent à la théorie et à ses croquis, dont il noircit de nombreux carnets.
Réinventer la nature
Comme d’autres savants avant lui, il caresse le rêve de voler dans les airs ou de naviguer sous les mers. Artiste prophétique, Léonard de Vinci est le père de nombreuses innovations ; il synthétise les savoirs de son temps, copie de nombreux manuscrits médiévaux et met à jour les idées de ses prédécesseurs. Il reprend par exemple l’Ornithoptère de Roger Bacon (un moine du 13e siècle, reconnu pour être le père de la méthodologie scientifique) tout en lui apportant une vision différente. Prenant les oiseaux pour exemple, Léonard de Vinci en étudie le vol, la manière dont battent et se replient leurs ailes afin de les adapter à la physionomie humaine.
Légende: Un timbre du Cambodge représentant un planeur conçu par Léonard de Vinci (Image : the_guitar_mann/ CanStockPhoto)
Il fait le croquis de plusieurs modèles différents de planeur qui, techniquement, fonctionnent. Le problème réside dans le fait qu’aucun homme ne possède la force nécessaire pour soulever et faire battre les ailes mécaniques de la machine. Léonard trouve toutefois une solution et propose un système à pédales permettant de faire battre les ailes sans effort, mais cette amélioration ne s’est jamais concrétisée.
L’odomètre est également une de ses réinventions, puisqu’il existait déjà dans l’Antiquité : consistant en un système de rouages, sa machine fait tomber une bille à chaque tour complet exécuté et permet, en comptant le nombre de billes, de connaître la distance parcourue. Plus connu sous le nom de compteur kilométrique, tous les véhicules en possèdent un de nos jours.
Le corps humain, un territoire à explorer
Légende : Etude du système cardiovasculaire et des principaux organes féminins (Image : Wikimedia Commons, domaine public)
Le domaine scientifique voit une grande avancée technologique, mais aussi médicale. Jusqu’alors interdite par l’Église catholique, la dissection et la recherche sur le corps humain permettent d’enfin comprendre la machinerie interne. Léonard fait donc de grandes découvertes, ébauchant des croquis de la manière dont fonctionneraient l’œil ou le cœur. Il émet par exemple l’hypothèse que l’infarctus est causé par un racornissement et un encrassement des artères cardiaques, ou que les hommes (contrairement à une croyance de l’époque) n’ont pas plus de dents que les femmes ; une discussion intéressante qui montre que le chercheur n’hésite pas à revérifier les hypothèses fondant le savoir commun de l’époque.
Il fait de nombreuses découvertes sur le cerveau, dont il élabore des croquis complexes et détaillés, et émet des hypothèses concernant la manière dont les muscles fonctionnent : selon lui, l’air inspiré deviendrait « esprit animal » en passant par le cerveau et remplirait les nerfs, qui contrôlent le mouvement des muscles. Aujourd’hui, nous savons que ce sont les cellules nerveuses qui, en produisant des signaux électriques, permettent la coordination des mouvements du corps, mais Léonard de Vinci initie la recherche et la compréhension des neurosciences…
Un adepte du multitâches
Pas seulement artiste ou scientifique, Léonard revêt aussi la casquette d’ingénieur militaire ou d’architecte. Il aime la faune et la flore, les mystères du corps humain et de l’univers, mais la noblesse le mandate souvent afin d’inventer de nouvelles armes de guerre (comme le char d’assaut, prototype des tanks que l’on connaît aujourd’hui) ou de nouvelles fantaisies architecturales pour des églises ou des châteaux. On suppose notamment qu’il est l’homme derrière les plans du château de Chambord, ses escaliers doubles étant une proposition souvent retrouvée dans ses plans afin de permettre à deux personnes de gravir les étages d’un bâtiment sans jamais se croiser.
Da Vinci aujourd’hui
Cette année voit les 500 ans de sa mort. Artiste aux multiples talents, connu au-delà de l’Italie de son temps déjà, de nombreux musées lui rendent hommage en présentant ses ébauches et croquis, tant artistiques que scientifiques. Certains ont même repris ses plans pour construire, grandeur nature, ses idées les plus folles ; automates et planeurs sont ainsi présentés notamment au musée Leonardo3 de Milan, ou encore en 3D au château du Clos Lucé.
Pour ceux que la vie de Léonard fascine, visitez ce très beau site internet
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