Les tours jouissaient depuis longtemps d’une mauvaise réputation en Suisse. Les choses ont changé depuis quelques années. De nombreuses villes ont vu leur physionomie totalement modifiée par d’imposants buildings bien situés.
La Suisse prend de la hauteur: les bâtiments s’étirent toujours plus vers le ciel et ce, non seulement à Zurich où se trouve la «Prime Tower», le plus haut bâtiment du pays, mais aussi en de nombreux autres endroits. Ces immeubles connaissent chez nous un véritable boom alors que la population les considérait avec scepticisme depuis des années.
Tour Bel-Air, Lausanne. La Tour Bel-Air a été inaugurée en 1932. D’une hauteur de 68 mètres, il s’agit du plus vieux «gratte-ciel» de Suisse. (Image: wikimedia)
Des quartiers en périphérie
La construction des premières tours en Suisse remonte aux années 1930. Le «Bel-Air Métropole», le premier vrai «gratte-ciel» de Suisse qui impressionnait par sa hauteur de près de 70 mètres, a été inauguré à Lausanne en 1932. De 'hauts' bâtiments, de 50m environ, datent de cette époque, comme la Walcheturm de dix étages à Zurich.
Cité du Lignon, Genève. La Cité du Lignon abrite deux immeubles en forme de disques et le bâtiment le plus long de Suisse qui s’étend sur 980 mètres. Le quartier a été construit entre 1962 et 1971 et devait à l’origine accueillir 10 000 personnes. (Image: wikimedia)
C’est dans les années 1960 que les tours ont connu leur heure de gloire. Le Lochergut ou les tours de Hardau à Zurich, le Tscharnergut à Berne ou le grand quartier de la «Cité du Lignon» à Vernier, dans la banlieue genevoise, sont apparus comme une nouvelle forme de construction de logements sociaux. La tour Sulzer à Winterthour date aussi de ces années-là; jusqu’en 2003, cet immeuble de 92 mètres fut le plus haut de Suisse.
La population n’appréciait toutefois pas vraiment ces nouveaux immeubles qui étaient généralement construits en périphérie, loin des structures urbaines développées. Leur réputation n’a eu de cesse de se dégrader en raison des tensions sociales fréquentes dans ces quartiers. Conséquence: ils n’ont plus eu la cote en Suisse.
Les choses ont changé au début des années 1990. Les tours sont entre-temps apparues comme une possibilité urbaine et idéale d’exploiter l’espace de manière optimale. Contrairement aux anciens quartiers de buildings situés en périphérie, l’emplacement des tours actuelles est souvent intéressant.
Parmi celles-ci figurent le deuxième plus grand gratte-ciel de Suisse, la Messeturm de Bâle de 105 mètres, la «Prime Tower» et la «Mobimo Tower» récemment inaugurée à Zurich, le complexe «Hochzwei» avec ses deux tours de 88 et 77 mètres situées à côté du nouveau stade de football sur l’Allmend à Lucerne ou les immeubles «City West» à Coire.
Bâle abrite par ailleurs en son coeur un bâtiment prestigieux: la tour du groupe pharmaceutique Roche qui atteindra un jour une hauteur de 278 mètres.
Un financement difficile
La nouvelle euphorie suscitée par les tours dans les grandes villes a également touché de plus petites villes: à Olten, Dübendorf, Wabern et Stans, des projets de constructions de ce type sont aussi prévus. Certains d’entre eux ont toutefois déjà dû être abandonnés car il est apparu qu’en raison de la structure spéciale de leurs coûts, les tours ne pouvaient pas être exploitées de façon rentable dans ces villes.
Les architectes et les urbanistes ont des avis controversés sur les tours. Tandis que les uns les considèrent comme une forme de construction moderne, les autres critiquent le fait que nombre de ces immeubles sont souvent des objets destinés à impressionner et un non-sens urbanistique.
La population a, elle aussi, un avis contrasté sur la question comme en témoignent le projet de tours à Schatzalp, près de Davos, et la construction de «3Land» à Bâle. Ce grand projet de construction de tours au bord du Rhin, une sorte de «mini-Manhattan», suscite de vifs débats, et ce dans une ville qui a un avis très positif sur ces immeubles modernes.
Texte: SATW / Felix Würsten Source: Technoscope 3/12: Urbanisation.Technoscope est le magazine de la technique pour les jeunes de la SATW.
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